UJKZ/UFR/SDS : Des experts préconisent l’introduction de l’IA pour améliorer le système de santé au Burkina Faso
Dans sa dynamique de promouvoir l’innovation et la recherche, la Direction de la Recherche et des Études Doctorales (DRED), à travers l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé, a organisé une conférence publique sur le thème : ” Intelligence artificielle et Sciences de la Santé” ce vendredi 8 novembre 2024 à l’Amphi K1 de l’Université Joseph KI-Zerbo (UJKZ), au profit des étudiants, des doctorants, des enseignants-chercheurs et des professionnels de la santé. D’éminents enseignants-chercheurs, Jean Noel NIKIÉMA, Professeur adjoint en Santé numérique et analyse des métadonnées en poste au Canada, et Dr Relwende Aristide YAMÉOGO, Maître Assistant en Informatique médicale à l’UFR/SDS de l’UJKZ, sous la modération du Dre Anna THIAM/TALL, Maître de conférences agrégé de cardiologie, ont permis aux participants en présentiel et en ligne de découvrir et de mieux comprendre la place et le rôle de l’IA dans le système de santé.
Selon Pr Gabin KORBEOGO, Directeur de la Recherche et des Études Doctorales (DRED), la tenue de cette conférence thématique se justifie en ce sens que, l’IA est devenue un outil incontournable au regard de l’évolution actuelle de la science et de la technologie dans le monde. C’est pourquoi, ajoute-t-il, étudiants, doctorants et enseignants-chercheurs doivent le découvrir et se l’approprier pour mieux saisir les opportunités énormes qu’elle leur offre.
Après avoir présenté les conférenciers, la modératrice Dre Anna TALL /THIAM, a invité les participants à prêter une oreille attentive aux différentes présentations afin de mieux découvrir le concept ‘’Intelligence Artificielle” (IA),”cet outil indispensable pour la science en général et en particulier pour la science de la santé”. À ses yeux, ”l’IA est devenue actuellement ce que l’informatique était pour nos anciens dans les années 70”, c’est pourquoi il est primordial que les “gens se l’approprient afin de l’utiliser de manière responsable’’.
Durant la conférence, deux communications ont été livrées à l’assistance. La première présentation en ligne depuis le Canada, avec Jean Noel NIKIÉMA, Professeur adjoint en Santé numérique et analyse des métadonnées. Il a axé sa communication sur les généralités de l’IA et ses avantages pour la santé des populations. Il a indiqué que l’IA améliore le système de santé des populations en offrant la possibilité de diagnostiquer et de traiter des cas de maladies diverses. Il a démontré que l’IA permet de réaliser les auto-soins et les alertes en santé à l’aide des robots. Il a relevé en outre les limites de l’IA en matière de santé, tout en indiquant qu’elle ne saurait remplacer totalement le médecin au stade de l’évolution de la science.
Le deuxième orateur, Dr Relwende Aristide YAMEOGO, Maître Assistant en Informatique médicale à l’UFR/SDSde l’UJKZ, a indiqué que l’IA est un véritable business, car elle permet de mobiliser des fonds. Aujourd’hui, des centaines de milliards y sont injectés à travers le monde a-t-il insinué. Il a relevé les applications pratiques en sciences de la santé, telles que la médecine prédictive, les robots compagnons, la médecine de précision, la chirurgie assistée par ordinateur et l’aide à la décision. Dans son exposé, il ressort qu’en Afrique, les pays anglophones sont en avance par rapport aux pays francophones sur l’utilisation de l’IA dans le système de santé. Le Nigeria est un cas d’école, car il a déjà développé, par exemple, “Ubenwa”, un système qui permet de diagnostiquer l’asphyxie du nouveau-né à partir de ses pleurs. D’autres cas existent et peuvent servir d’exemple au Burkina Faso.
Dre Anna TALL /THIAM, modératrice et Dr Relwendé Aristide YAMEOGO, conférencier
Dans sa communication, il a invité les premières autorités du pays à s’engager dans cette dynamique pour introduire l’IA dans notre système de santé au regard des multiples avantages qu’elle offre : “L’IA est là et nous devons nous l’approprier de manière responsable pour le bien de nos patients, faciliter le travail de nos médecins et contribuer de manière générale à améliorer le système de santé du Burkina Faso. Pour ce faire, il faut l’accompagnement de nos autorités en termes de formations, en termes de disponibilité des ressources techniques et financières pour qu’on puisse implémenter des solutions endogènes pour adapter l’IA au contexte et aux réalités de notre pays.” , a précisé Dr YAMEOGO.
Au cours de la conférence, les participants ont eu droit à des réponses à leurs préoccupations, qui sont entre autres : les avantages de l’IA dans la santé, les offres de formation de l’IA au Burkina Faso (disponibles à l’Université Virtuelle), l’IA et la protection des données à caractère personnel, la place de la médecine dans l’IA, l’IA et la responsabilité médicale en cas de faute, l’expérience du Canada en matière d’introduction de l’IA dans le système de santé, etc. Au sortir de cette conférence, les participants ont affiché leur pleine satisfaction et nourrissent l’espoir de voir l’IA vulgarisée et mieux connue au sein du monde académique et médical. Les conférenciers préconisent déjà l’élaboration de textes pour encadrer l’introduction de l’IA dans notre système de santé.
Com.UJKZ