Thèse de Doctorat Unique (PhD) en démographie :  Mention très honorable pour le désormais Dr  Sibi GUISSOU

Thèse de Doctorat Unique (PhD) en démographie : Mention très honorable pour le désormais Dr Sibi GUISSOU

Sibi Guissou, du Laboratoire Genre et Développement (LGD) de l’Université Joseph KI-ZERBO , a soutenu avec brio sa thèse de doctorat unique en démographie le mardi 17 décembre 2024, dans la salle de conférence de l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP). Sa thèse, intitulée « Trajectoires professionnelles des sortants du système éducatif au Burkina Faso : enseignements de l’Observatoire de population de Ouagadougou », a été brillamment défendue devant un jury international composé de sept membres, dont son Directeur de thèse, Pr Jean-François Silas KOBIANE, démographe et Président de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Les travaux de recherche du désormais Dr GUISSOU montrent l’importance persistante de l’éducation au Burkina Faso et contribuent précieusement à l’orientation des politiques publiques en matière d’enseignement, de formation et d’emploi des sortants du secondaire et du supérieur.

A la tête de ce jury international, constitué de sommités du monde académique du Burkina Faso, de la France et de l’Allemagne, le Pr Bowendsom Valérie OUEDRAOGO /ROUAMBA, Professeure titulaire en sociologue à l’Université Joseph KI-ZERBO, a d’emblée salué la richesse de la thématique liée à l’éducation. Ce sujet a mobilisé des chercheurs de diverses spécialités, notamment la sociologie, la démographie, les statistiques, et l’économie, prouvant l’intérêt majeur de la recherche.

En présentant les résultats de ses travaux, Sibi Guissou a justifié le contexte de son étude, marquée par des facteurs tels que le poids numérique des jeunes sur le marché du travail, les progrès quantitatifs dans le système éducatif critiqués pour leur centralisation et leur déconnexion du monde productif, et la faiblesse de l’entrepreneuriat formel. Il a analysé les trajectoires professionnelles de 1106 sortants de la troisième, de la terminale et du supérieur ayant arrêté leurs études entre 2014 et 2016, résidant dans la zone de l’Observatoire de population de Ouagadougou. Sa recherche s’est focalisée sur la transition de l’école vers le premier emploi, l’adéquation entre formation initiale et emploi, les différents types de trajectoires professionnelles et leurs déterminants.

Les résultats, obtenus après quatre ans de recherche, sont significatifs. Le premier résultat montre l’accès rapide des sortants du système éducatif au premier emploi, souvent salarié. L’étude révèle que, quatre mois après l’arrêt des études, la moitié des sortants avait déjà trouvé un premier emploi. Les sortants du secondaire travaillent principalement dans le commerce, tandis que ceux du supérieur trouvent des emplois dans l’enseignement, le commerce, les activités spécialisées et scientifiques, et l’administration publique ou privée.

Le deuxième résultat met en évidence un déclassement des sortants du supérieur, avec plus de trois étudiants sur quatre obtenant un premier emploi dont le niveau de qualification ne correspond pas à leur diplôme.

Le troisième résultat souligne le désavantage des filles sur le marché du travail, avec des chances d’accès au premier emploi inférieures à celles des garçons, et une plus grande probabilité de suivre des trajectoires de chômage.

Le quatrième résultat montre que les moins diplômés sont plus susceptibles de suivre des trajectoires de chômage durant les 60 premiers mois après la sortie de l’école.

Le cinquième résultat indique que l’enseignement technique ou professionnel ne garantit pas l’auto-emploi à la sortie du secondaire, contrairement aux idées reçues.

Le sixième résultat révèle que les étudiants des Lettres, Arts et Communication, ainsi que des Sciences Humaines, ont moins de chances de suivre des trajectoires d’emploi salarié.

 

Sibi Guissou a formulé des recommandations aux décideurs politiques et aux acteurs économiques, prouvant par ses recherches que l’école a bel et bien sa place sous nos cieux. À l’issue de la présentation, les membres du jury ont apprécié le travail et la réceptivité du candidat, qui a su répondre avec conviction et professionnalisme aux questions posées ; à la grande satisfaction de son directeur de thèse . «C’est une  thématique pertinente et d’actualité  qui  aborde la problématique de l’employabilité des sortants du système éducatif. On reproche à notre système éducatif de produire des chômeurs. Mais, avec des données originales de nature longitudinale, on se rend compte non seulement que ceux qui sont les plus instruits accèdent plus rapidement à des parcours d’emplois salariés, mais qu’ils ont aussi plus de chance de s’insérer professionnellement. Cette thèse vient donc réhabiliter l’école ».

Pr Jean-François Silas KOBIANE, Directeur de thèse

Pour la pertinence, l’originalité et la haute qualité de son travail, Sibi Guissou a été élevé au grade de Docteur en démographie avec la mention très honorable et les félicitations du jury.

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