Santé : La première cuvée de spécialistes en fièvres hémorragiques virales désormais apte à servir

Durant six mois, ils ont été formés et outillés à la riposte aux différentes fièvres hémorragiques. Cette première cuvée a fait un taux de réussite de 100%, avec des moyennes comprises entre 12 et 15 sur 20. Ces nouveaux spécialistes en Fièvres hémorragiques virales (FHV) sont désormais capables de donner une vision sur ces fièvres, coordonner de façon efficace une équipe pour y faire face, et élaborer un plan de riposte, ainsi que proposer une stratégie de communication de risque en matière d’épidémies.

Remise symbolique des attestations de formation.

Tour à tour, promoteurs de la formation, délégué des étudiants, partenaires et autorités politiques ont pris la parole pour parler du bienfait de cette formation, première du genre en Afrique et au Burkina Faso, qui vient répondre à la demande en ces périodes où les épidémies sont légion.

En présidant la cérémonie au nom du chef du gouvernement burkinabè, le ministre des Infrastructures, Adama Sorgho, n’a pas manqué de louer les mérites de cette formation, tout en saluant les initiateurs. Il a aussi invité tous les acteurs à s’impliquer pour que ce type de formation se perpétue, vu l’urgence dans laquelle le monde vit depuis la pandémie du coronavirus et les autres épidémies comme Ebola et la dengue. Pour Adama Sorgho, il est important que l’Afrique ait ses propres moyens et soit prête à faire face aux différentes épidémies à venir.

Le ministre Adama Sorgho, représentant le Premier ministre.

Le coordonnateur de la formation, Adama Traoré, et la représentante des partenaires, Dr Sonia Ouédraogo, ont aussi loué les mérites de cette spécialisation en fièvres hémorragiques virales, tout en saluant les efforts et la clairvoyance des initiateurs. Adama Traoré a rappelé qu’ils avaient promis de livrer au ministère de la Santé et à ses partenaires des professionnels capables d’aller sur le terrain. « Et nous pouvons dire aujourd’hui que les 33 personnes de ces six pays-là, si vous les appelez ce soir même en cas de besoin, elles sont capables de vous dessiner un circuit pour vous dire si la maladie est très contagieuse ou pas, qu’est-ce qui doit être fait pour que le malade puisse être soigné et par quel circuit il faut passer pour que la maladie puisse être circonscrite et éliminée », a-t-il assuré.

Pr Adama Traoré, coordonnateur de ce diplôme inter-universitaire en fièvres hémorragiques virales.

Même écho chez le délégué des étudiants, Dr Joseph Illa, médecin généraliste au district sanitaire de Ouargaye, dans le Centre-Est. Il a déclaré que la formation a été très pratique et très riche. « Aujourd’hui, tous les bénéficiaires sont aptes à répondre au besoin, où qu’ils se trouvent », foi du médecin.

Il a profité de l’occasion pour lancer un appel au public concernant l’épidémie de dengue qui frappe actuellement. Selon lui, il faut s’abstenir de toute automédication, notamment par la prise de décoctions. En revanche, il faut boire beaucoup d’eau parce que, pour le moment, il n’existe pas de traitement spécifique, mais des traitements symptomatiques.

Dr Joseph Illa, délégué des étudiants de cette première promotion.

Ce diplôme inter-universitaire en FHV, il faut le rappeler, a été mis en œuvre par l’université Joseph-Ki-Zerbo, en collaboration avec l’université Sorbonne Paris-Nord, l’Organisation mondiale de la santé, les ministères en charge de la Santé, des Infrastructures, de l’Environnement, etc.

Yvette Zongo
Lefaso.net