Biographie
Toma se trouve dans le nord-ouest du pays, entre Koudougou et Tougan, en pays Samo, dans la province du Nayala. Ki et Zerbo sont deux patronymes distincts. Pour l’administration coloniale, Joseph était né Ki. Son père, Alfred Ki-Zerbo, généralement considéré comme le premier chrétien de Haute-Volta, est intervenu pour que les deux patronymes (expression de l’alliance des familles Ki et Zerbo) soient accolés. « Il faut redresser cela, lui dira-t-il, parce que Ki n’est pas notre nom entier. Nous nous appelons Ki-Zerbo ; il n’y a qu’à écouter les griots quand ils appellent notre famille. »
Carrière universitaire
Après avoir passé son baccalauréat à Bamako, Joseph Ki-Zerbo suit des études d’histoire à Paris. Il soutient sa thèse de doctorat à l’Institut d’études politiques de Paris. Ki-Zerbo devient professeur des universités. Il est l’un des plus grands penseurs de l’Afrique contemporaine. Il enseigne à Orléans, à Paris puis à Dakar en 1957.
Joseph Ki-Zerbo va renouveler, avec le Sénégalais Cheikh Anta Diop, les études sur l’histoire de l’Afrique. Comme lui, il soutient la thèse d’une Égypte antique originellement noire. Cependant, Joseph Ki-Zerbo ne fait pas de l’Égypte l’origine de l’ensemble des cultures africaines. Son ouvrage, l’Histoire de l’Afrique (1972) est un vaste panorama diachronique, circonstancié et rigoureux, rendu vivant par des extraits de chroniques, des grands évènements et des évolutions des peuples du continent.
Le fait de présenter les évolutions sociales, économiques et politiques de la même manière que d’autres encyclopédies ont présenté l’Europe et l’Asie, replace de fait, dans la pratique, l’histoire de l’Afrique au même rang que celles des autres continents. La présentation diachronique à l’échelle du continent souligne ainsi de fait l’évolution contiguë des différentes grandes civilisations, les points communs et l’échange des idées mais aussi le fait que les chocs qui les ont abattues ont une origine commune : l’expansion européenne et ses conséquences (expansions marocaine, turque et omanaise).
De 1975 à 1995, Joseph Ki-Zerbo préside l’Association des historiens africains. Joseph Ki-Zerbo fut pendant de longues années un membre éminent du Conseil exécutif de l’UNESCO.
Carrière politique
C’est lors de son installation à Dakar en 1957 qu’il entre en politique en créant le Mouvement de libération nationale (MLN).
Condamné par un tribunal populaire révolutionnaire, il est contraint à l’exil. Il rentrera au Burkina Faso en 1992.
Joseph Ki-Zerbo est fondateur en 1993 du Parti pour la démocratie et le progrès (PDP, membre de l’Internationale socialiste), parti d’opposition au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du président Blaise Compaoré. Le congrès constitutif du PDP a lieu en et Ki-Zerbo en devient président.
En 1997 reçoit le Right Livelihood Award, plus communément appelé en France le prix Nobel alternatif.[réf. nécessaire]
En 1998 il est membre fondateur du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques1 (CODMPP). Ce collectif a été créé le , à la suite de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, alias Henri Sébégo. Le mouvement Trop c’est trop est né de ce collectif.
Joseph Ki-Zerbo est l’inventeur du slogan « Naan laara an saara » qui signifie : « si on se couche on est mort ».
En 2000 il reçoit le prix Kadhafi des droits de l’homme et des peuples, récompense libyenne controversée.
Les législatives du sont un échec pour le PDP et Ki-Zerbo, puisque le parti perd sa place de premier parti d’opposition au profit de l’ADF-RDA d’Hermann Yaméogo (en). Le PDP totalise 10 sièges, contre 17 pour l’ADF-RDA et 57 sur 111 pour le CDP.
Le , Ki-Zerbo cède la tête du parti à Ali Lankoandé (en).
Joseph Ki-Zerbo meurt le .