LAPHI/UJKZ : Un concours de traduction en Mooré sous le signe de la coopération inter-université

LAPHI/UJKZ : Un concours de traduction en Mooré sous le signe de la coopération inter-université

Le Laboratoire de Philosophie (LAPHI) de l’Université Joseph KI-ZERBO (UJKZ), en collaboration avec les Universités Saint Thomas d’Aquin (USTA) et l’Université Norbert ZONGO (UNZ) de Koudougou, ont organisé un concours de traduction de la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’Homme (UNESCO) en Mooré, en partenariat avec la Chaire UNESCO de l’Université Alassane OUATTARA de Bouaké en Côte d’Ivoire. La proclamation des résultats du concours a eu lieu ce jeudi 07 novembre 2024 dans la salle de réunion des Ecoles Doctorales sous la présidence du Pr Lazare Marcelin POAME depuis la Côte d’Ivoire et sous la supervision des Professeurs Mahamadé SAVADOGO et Abou NAPON.

de Philosophie (LAPHI) accomplissent depuis près de dix (10) ans. Pour le LAPHI, les langues nationales doivent soutenir le développement d’une conceptualisation vers la décolonisation intellectuelle, un combat que des savants africains mènent depuis des décennies. Le Laboratoire de Philosophie de l’Université Joseph KI-ZERBO, conscient de cet enjeu, dirige ses travaux de recherche dans ce sens. Ainsi, le LAPHI a initié des cours de haut niveau en Mooré, des émissions animées en Mooré et la parution de deux livres en Mooré aux Presses Universitaires. Ce concours, destiné aux étudiants en philosophie, leur permet de s’initier directement à la conceptualisation dans nos langues. Pour cette première édition, le comité général d’organisation a choisi de retenir le Mooré en raison de l’orientation du LAPHI vers cette langue locale.

Le comité général a confié la correction des épreuves et les délibérations à un jury composé de cinq membres : deux (02) philosophes, deux (02) linguistes et une (01) juriste, Dre Sœur Pascaline D. YADOGO de Droit privé de l’USTA. Le président du jury, Dr Romuald Evariste BAMBARA, Maître de conférences en philosophie à l’UJKZ, était accompagné du comité d’organisation et sous la supervision des doyens Pr Abou NAPON, responsable du Laboratoire de Recherche et de Formation en Sciences du Langage (LAREFOS), et Pr Mahamadé SAVADOGO, responsable du LAPHI. Le jury a reçu cent deux (102) candidatures pour cette première édition ; la présélection a retenu quinze (15) candidats qui se sont disputés les trois (03) premières places. À la proclamation, l’USTA avec Pousga Pierre KAGAMBEIGA 3e, Wendwaoga Paulin 2e et l’UJKZ avec Pedgwendé Richard ZONGO 1er se sont distingués et ont ravi la vedette aux autres candidats. Les lauréats ont reçu respectivement : 100 000 F.CFA, le deuxième livre paru en Mooré du philosophe Mahamadé SAVADOGO, une attestation de participation pour le premier ; 75 000 F.CFA, le même livre et une attestation pour le deuxième ; 50 000 F.CFA, le même livre et une attestation pour le troisième. Une attestation de participation a également été décernée aux douze autres candidats.

Dans son mot de conclusion, en guise de reconnaissance pour la prouesse du comité général pour ce premier concours de traduction en langue nationale, le Pr Lazare Marcelin POAME, Professeur Titulaire de philosophie à l’Université Alassane OUATTARA de Bouaké, responsable de la Chaire UNESCO de Bioéthique et initiateur du concours de traduction dans les langues africaines, a félicité le comité général d’organisation du Burkina pour la réussite de cette édition. Selon lui, « c’est la meilleure organisation du concours». Il  a donc promis  prendre en compte les recommandations du jury et du comité général pour pérenniser le concours car pour lui, ‘’le monde doit être compris par nos communautés et c’est à nos langues nationales de faire ce relais’’.

 

Le représentant du Président de l’Université Joseph KI-ZERBO, Dr Yacouba KOURAOGO, a renchéri pour rassurer les organisateurs quant à l’accompagnement des autorités universitaires pour faire de nos langues nationales un outil déclencheur de développement. Un des objectifs de nos autorités et de la recherche est de faire de nos langues nationales un vecteur de l’autonomie et de la vraie indépendance. Pour lui, si on se réfère à la qualité du travail évalué, la ressource est réelle et la relève est disponible pour atteindre cet objectif. Il exhorte les candidats à persévérer pour l’appropriation totale des langues nationales africaines. Les organisateurs se sont félicités et invitent les candidats à la prochaine édition avec, certainement, plus de langues locales.

Com.UJKZ