2e ÉDITION DES JOURNÉES NATIONALES D’ENGAGEMENT PATRIOTIQUE ET DE PARTICIPATION CITOYENNE : l’UJKZ revisite l’histoire politique et la sociologie du patriotisme et du civisme au Burkina Faso

Ce jeudi 10 octobre 2024, jour solennel de la rentrée académique 2024-2025, l’équipe du Pr Jean-François Silas KOBIANE a bien voulu que les nouveaux bacheliers affectés à l’Université Joseph KI-ZERBO entament leur cursus universitaire par des valeurs. La conférence publique sur l’histoire politique et la sociologie du patriotisme et du civisme au Burkina Faso, animée respectivement par les éminents enseignants-chercheurs Pr Magloire SOME et l’ancien ministre Pr Alkassoum MAIGA, est l’une des activités au programme de l’Université Joseph KI-ZERBO (UJKZ) dans le cadre de la deuxième édition des journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne.

Suivie en synchronisation dans les centres universitaires de Kaya (CU.K) et de Ziniaré (CU.Z), à partir du pavillon K du campus de Zogona, cette conférence, modérée par le Président de l’Université Joseph KI-ZERBO, a permis aux participants, en majorité des nouveaux bacheliers et des responsables académiques, de mieux comprendre les concepts de civisme, de patriotisme, et les grandes étapes de l’histoire politique du Burkina de 1919 à 2014.

Créée en 1919, la Haute-Volta fut répartie entre le Mali, le Niger et 56 % de son territoire rattaché à la Côte d’Ivoire en 1932. Ainsi disloquée pour raison de non-viabilité économique, elle est reconstituée en 1947 grâce à l’engagement patriotique de ses fils dont Naaba KOOM II. Si dans les années 50, les partis politiques africains sous tutelle des partis français ont pu s’unir au prix de compromissions pour accélérer le vent des indépendances en 1960, l’historien Pr Magloire SOME a toutefois déploré l’immaturité politique et la mauvaise gestion des affaires publiques comme ce fut le cas sous le Président Maurice YAMEOGO, a-t-il insinué. Il note également avec regret que le niveau d’engagement des Voltaïques a baissé au fil des années sous les régimes militaires d’avant août 83. Le coup d’arrêt à la révolution sankariste pour faire place à un régime semi-militaire jusqu’à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a aussi été entaché de dissensions internes, sans un véritable jeu démocratique, aux yeux du Pr Magloire SOME.

Le deuxième conférencier, le Pr Alkassoum MAIGA, a, pour sa part, questionné le degré de patriotisme des Voltaïques d’hier et celui des Burkinabè d’aujourd’hui. D’un point de vue sociologique, patriotisme et civisme sont des concepts polysémiques avec toutefois une nuance entre les deux notions, a précisé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, rappelant à l’assistance les différentes formes de patriotisme. Si le patriotisme s’entend comme l’expression de son amour et son attachement à la mère patrie, l’abus de la fibre patriotique pourrait conduire au nationalisme, un concept à connotation négative. Et d’ajouter que : « Le Burkina étant un État et non une Nation, la conscience de l’unité n’est pas encore ancrée chez tous les individus. Ce qui fait que l’on peut être dans un système lâche de patriotisme de la part de certains. Mais il faut que nous travaillions beaucoup plus à opérer le glissement qui fasse que nous partions de l’État comme entité vers la construction d’une Nation où les individus vont avoir un fort attachement à leur Nation, avec la conscience profonde que la seule chose qui vaille, c’est l’unité nationale, la défense de notre territoire ».

Qu’ils soient en présentiel ou en ligne depuis les centres universitaires de Ziniaré et de Kaya, les étudiants ont favorablement accueilli cette initiative. « L’objectif de cette conférence des valeurs est d’amener ces étudiants, qui arrivent pour la première fois dans notre institution universitaire, à s’approprier l’histoire politique de leur pays et à mieux comprendre les concepts de civisme et de patriotisme », a déclaré le modérateur, Pr Jean-François Silas KOBIANE, par ailleurs Président de l’Université Joseph KI-ZERBO.

Com. UJKZ